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Didier Pralon
La doxa de los abderitanos en Metafísica A4 985b4-20 resume la interpretación aristotélica de los fundamentos epistemológicos de la doctrina atribuida a Leucipo y Demócrito. Inscrita en la breve historia del pensamiento arcaico, se articula alrededor de la cuestión de las causas materiales y eficientes. No se refiere a la noción de “átomos inalterables”, sino que esquematiza la antítesis de dos elementos inseparables, llamados sucesivamente el todo y el vacío, el ser y el no ser, lo sólido y lo inconsistente. Ambos son considerados como las causas y la materia, el resto son solo estados o modos en el devennir a través de un movimiento de contracción y dilatación. Los modos de cambio se explican traduciendo los términos auténticamente dinámicos utilizados por los abderitanos en una terminología estática de formas, disposiciones y posiciones. Así, en el corpus aristotélico se implementan mutaciones conceptuales que no son deformaciones o traiciones, sino apropiaciones manfiestas y coordinadas.
The doxa of the Abderitians, exposed in Metaphysics A4, 985b4-20, summarizes the Aristotelian interpretation of the epistemological foundations of the doctrine attributed to Leucippus and Democritus together. Written in a brief history of archaic thought, it revolves around the question of material and efficient causes. It does not reveal the notion of “unalterable atoms”, but schematizes the antithesis of two elements successively called the full and the empty, the being and the non-being, the solid and the inconsistent. Both are solidarily considered as causes and matter, the rest being states or modes in the becoming by a movement of contraction and dilation. The modes of change are explained by means of a translation of the dynamic terms authentically used by the Abderitian in a fixed terminology of forms, arrangements and positions. Thereby, are implemented in the Aristotelian corpus conceptual mutations which are not misrepresentations or betrayals, but clear and concerted appropriations.
La doxa des Abdéritains, exposée en Métaphysique A4, 985b4-20, résume l’interprétation aristotélicienne des fondements épistémologiques de la doctrine attribuée à Leucippe et Démocrite ensemble. Inscrite dans une brève histoire de la pensée archaïque, elle s’articule autour de la question des causes matérielles et efficientes. Elle ne fait nullement apparaître la notion d’« atomes inaltérables », mais schématise l’antithèse de deux éléments, appelés successivement le plein et le vide, l’être et le non-être, le solide et l’inconsistant.
Tous deux sont solidairement considérés comme les causes et la matière, le reste n’étant qu’états ou modes en devenir par un mouvement de contraction et de dilatation. Les modes du changement sont explicités par le moyen d’une traduction des termes dynamiques authentiquement employés par les Abdéritain en une terminologie figée de formes, d’agencements et de positions. Ainsi sont mises en œuvre, dans le corpus aristotélicien, des mutations conceptuelles, qui ne sont pas des travestissements ou des trahisons, mais des appropriations manifestes et concertées.
