Cambridge District, Reino Unido
Nous éprouvons une immense difficulté à « réaliser » les profonds changements subis, à notre époque, par ce que l’on peut appeler l’« environnement », ou encore la « Terre » ou la « Biosphère ». Le mot « comprendre » ne me semble pas transmettre suffisamment ce curieux paradoxe entre un flux d’information constant sur la dégradation de l’environnement – telle qu’elle est répertoriée, diagnostiquée et telle qu’elle se déroule effectivement sous nos yeux – et l’inertie de notre organisation sociale, de notre comportement individuel, économique, politique et moral. Nous comprenons sans pour autant agir. Pris dans un sens plus profond, nous ne comprenons point.
Les nuances du terme « réaliser », qui implique aussi bien une dimension de prise de conscience que d’action ou concrétisation, me semblent mieux exprimer ce qui fait défaut. Les contributions du colloque tenu à l’ENS de la rue d’Ulm qui ont été réunies dans ce numéro spécial de la Revue juridique de l’environnement constituent, à mon avis, une tentative de réaliser ce qui est en train d’advenir, et de le faire en prenant précisément comme point de départ et d’aboutissement cette technologie d’organisation de la société et du comportement social – politique, économique et moral – de l’individu qu’est le droit.