S’il est évident que les animaux jouent, peu d’auteurs ont pris la peine de mentionner ce fait ou de s’y attarder. Sans doute était-ce parce que le jeu animal remet en cause l’idée d’un déterminisme instinctif fort et conduit à accorder à l’animal plus de liberté et de gratuité qu’on n’était prêt à le faire. Ce n’est qu’avec Karl Groos, en 1896, que le jeu animal fait l’objet d’une monographie, mais elle n’a pas constitué un tournant décisif dans la perception de l’animalité, car Groos se limite à tracer le programme de l’éthologie et réduit le jeu animal à la seule logique de l’évolution darwinienne. Une approche philosophique qui lui rende justice reste à construire.