Durant la « drôle de guerre », les états-majors français et anglais élaborent des projets pour nuire à l’approvisionnement en matières premières de l’Allemagne nazie qui, ainsi asphyxiée, devrait signer la paix.
Un de ses projets conçu entre janvier et avril 1940, baptisé Russie Industrie Pétrolière (RIP), vise l’industrie pétrolière soviétique du Caucase. En effet l’URSS, en vertu du pacte de non-agression germano-soviétique signé en août 1939, fournit au Reich 900 000 tonnes de pétrole.
Cette opération aérienne mobiliserait des bombardiers pour frapper durant un mois des objectifs dispersés et variés : d’abord les raffineries et réservoirs, puis oléoducs et voies ferrées. Les équipages français se chargeraient de Batoum (actuelle Géorgie) et Grozny (Tchétchénie) pendant que ceux de la Royal Air Force viserait Bakou (Azerbaïdjan).
Ce plan est loin d’être techniquement rigoureux. Il ne prend pas en compte les conséquences de l’entrée en guerre du géant soviétique contre la France ni les dommages causés aux avions français par la chasse et la défense anti-aérienne russes.
Le projet RIP n’est pas appliqué pour des raisons diplomatiques et par faute de moyens alors que la France est prise dans la tourmente de la défaite de mai-juin 1940.