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Jean-Pascal Anfray
Comment concilier la simplicité de la monade avec la pluralité successive de ses états ? La thèse de la création continuée parait entrainer l’existence de parties temporelles indépendantes et impliquer que le monde soit constitué d’entités transitoires. Il s’agit d’analyser les moyens dont dispose Leibniz pour éviter cette conclusion. On montre, à partir de l’analyse du concept d’étendue, qu’un ensemble d’états ne forme pas un agrégat divisible. On examine ensuite l’interprétation leibnizienne de la création continuée, en la confrontant à l’arrière-plan scolastique et cartésien, ce qui permet de parvenir à la thèse selon laquelle les monades existent tout entières à chaque moment de leur durée.
How can the simplicity of the monad be reconciled with the plurality of the states through which it successively passes? The thesis of continual creation seems to entail the existence of independent temporal parts, and to imply that the world contains only transitory things. In this article we analyze the means Leibniz has at his disposal so as to avoid such a conclusion. We show, on the basis of an analysis of the concept of extension, that a plurality of states does not form a divisible aggregate. We then examine Leibniz’s interpretation of continual creation, comparing it to the scholastic and Cartesian background, which allows us to arrive at the thesis that monads exist in full at every moment of their duration.
