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Jean-Pierre Cléro
Utilitarianism has often been identified as what it claimed to be: a calculation of pleasures and pains. But it has rarely been asked what we should understand by calculation in the work of Bentham, who does not go beyond the requisites, even if he reproaches his adversaries for being unable to carry out such a calculation. Is it a matter of using differential and integral calculus to add, subtract, multiply, and divide pleasures and pains? Or of evaluating them using a calculus of probability? Bentham seems to have provided, in terms more literary than mathematical, a schematism constitutive of the common ways to designate pleasures and pains that sciences such as economics, psychophysics and psychophysiology, and game theory began to use in the nineteenth century, and would do so again later.
On a souvent assimilé l’utilitarisme à ce qu’il a voulu être : un calcul de plaisirs et de peines. Mais on s’est plus rarement avisé de savoir ce qu’il fallait entendre par calcul chez Bentham, qui en est resté aux réquisits, même s’il reproche à ses adversaires d’être incapables de conduire un tel calcul. S’agit-il d’user du calcul infinitésimal et intégral pour additionner, retrancher, multiplier, diviser des plaisirs et des douleurs ? S’agit-il d’évaluer ceux-ci par un calcul de probabilité ? Bentham paraît avoir fourni, par son œuvre, un schématisme, plus littéraire que mathématique, que constituent les façons communes de désigner les plaisirs et les douleurs avec des sciences comme l’économie politique, la psychophysique ou la psychophysiologie, la théorie des jeux ont commencé à en faire au xixe siècle et en feront plus tard.
