Acceso usuarios
Linda Rönnberg
This paper aims to describe and highlight some important continuities and changes in the Swedish school inspection case, with particular emphasis on the justification and use of inspections as an enduring and recurring political instrument to govern education: what roles and functions have been assigned to the inspectorate in all its incarnations, what means of operations have been employed, and how can the continuities as well as the changes be understood? The analysis is based on policy texts, such as government commission reports and bills, as well as on a range of previous researches and studies. The theoretical resources aim to account for the dynamic relationship that underlies both drastic as well as more incremental institutional reproduction and change. School inspections were first performed in Sweden as early as the 1860s. Since then, inspections have been carried out by different national and regional agencies, and they have differed in focus, scope, and intensity. School inspection was abolished altogether in the wake of the extensive decentralisation reforms of the 1990s, but after being in the political cold for a decade, inspections were reintroduced in 2003. In 2008 a separate agency, the Schools Inspectorate (SI), was formed, intensifying inspection efforts even further. Through gradual as well as more fundamental processes of change, school inspection institutions seem to be readily adaptable to different expectations and solutions as the political context varies. It has remained, at its core, an enduring institution that manages to gain and regain legitimacy; this is amply illustrated by the Swedish case.
Cet article entend décrire et mettre en évidence à la fois les continuités et les changements dans le cas de l’inspection scolaire suédoise, avec une attention particulière aux justifications et aux usages de l’inspection comprise comme un instrument politique durable et récurrent de gouvernement de l’éducation. Quels rôles et fonctions ont été attribués à l’inspection sous toutes ses formes historiques ? À quels moyens et modes de fonctionnement a-t-on eu recours ? Comment comprendre à la fois les continuités et les changements qu’ont connus les inspections ? L’analyse se fonde sur de la documentation institutionnelle (rapports de commissions, projets de loi) ainsi que sur des recherches et des études antérieures. L’approche théorique retenue entend rendre compte des dynamiques institutionnelles de changement (ou de reproduction) que connaissent les inspections, que ces dynamiques soient drastiques ou incrémentales. Les premières inspections scolaires furent effectuées dès les années 1860. Depuis cette date, les inspections ont été assurées par différentes agences régionales et nationales et leur objet, leur champ d’application et leur intensité ont différé. L’inspection scolaire fut supprimée lors de la mise en œuvre des importantes réformes de décentralisation des années 1990. Mais après un enterrement politique d’une dizaine d’années, elle fut réintroduite en 2003. En 2008, une agence à part entière, l’« Inspection des écoles » (SI, pour « Schools Inspectorate »), fut même constituée pour pousser plus loin l’effort d’inspection. En permettant des changements aussi bien graduels que plus fondamentaux, les inspections apparaissent finalement comme des institutions qui s’adaptent rapidement aux différentes attentes et solutions mises en avant selon les contextes politiques. Comme l’illustre amplement le cas suédois, l’inspection reste, dans son fondement même, une institution qui dure, qui gagne et regagne sans cesse de la légitimité.
