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Bruno Jobert, Inés Picazo Verdejo
This article traces the emergence of a new policy framework in Chilean education policy. Its two bookends are the 2006 “Penguins revolution” and the return to universalism in the presidential message of 2015. Student movements that marked this period were constantly nourished by knowledge and theories developed in specialized forums. From this basis, the student leaders could propel the most massive social mobilizations Chile had seen since the end of dictatorship. It is through the traditional defense of the public sector to a formulation of social rights that student leaders could enlist students from private institutions. The article highlights dialectic of mobilization and problematization as a vehicle for transforming référentiels.
Cet article analyse l’émergence d’un nouveau référentiel dans la politique chilienne de l’éducation. Cette étude s’étend de la « révolution des pingouins » de 2006 à la consécration d’un retour à l’universalisme dans le message présidentiel de 2015. Les mouvements scolaires puis universitaires qui ont marqué cette période se sont constamment nourris des savoirs et des thèses élaborés dans des forums spécialisés pour esquisser les traits d’une politique alternative. Sur cette base, les leaders étudiants ont su impulser les mobilisations sociales les plus massives qu’ait connues le Chili depuis la fin de la dictature. C’est en effet en passant de la défense traditionnelle du secteur public à une formulation en termes des droits sociaux universels que les leaders étudiants ont pu enrôler dans leurs mouvements le monde des étudiants du privé. L’article met ainsi en lumière une dialectique de la mobilisation et de la problématisation comme vecteur de la transformation des référentiels.
