L'identité visuelle offre un bon terrain d'observation pour saisir certaines des transformations qui affectent les médias, en termes de pratiques (ils sont utilisés en tant que supports par les organisations) et de représentations (ils sont perçus comme un espace de mise en visibilité). Entre exploitation et surexploitation, attention inédite et fonctionnalisme réducteur, les médias n'ont jamais été l'objet d'un tel intérêt. Ni, peut-être, d'un tel appauvrissement symbolique. L'analyse des principales évolutions en identité visuelle permet de s'interroger sur un phénomène important mais négligé, l'hypermédiatisation. Alors que les professionnels de la communication et du marketing mettent en évidence la montée en puissance des stratégies et des investissements « hors-médias », les organisations transforment en « médias permanents » des espaces et des objets qui n'étaient pas toujours définis comme « médiatiques ». La tendance récente à occuper un maximum de supports médiatiques, notamment pour faire la publicité du dernier logotype créé, va de pair avec la multiplication de signes graphiques creux voire vides de sens.