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Paul Bacot
THE CLASS FRONT, by PAUL BACOT Contrary to first appearances, the expression « class front » refers to a fairly precise and relatively homogeneous analysis that can be detected by studying the fundamental texts of the Socialist Party (conference motions, speeches by F. Mitterrand, etc.). The class front is composed of the working class and the bulk of the wage-earning classes, to which are gradually being added certain non wage-earning categories which are nevertheless exploited and in a dependent situation-farm labourers in particular. The front can then find common interests with the middle classes which are the victims of the monopolies, and can represent the hopes of the various groups which are dominated or alienated because of their sex, age, ethnic origin, etc. The development of capitalism is at the root of this new social structure which is distinguished primarily by the growth, diversity, homogeneity and increasing combativeness of those in dépendent employment. As a result, the peaceful move to socialism can begin immediately via the transformation of the spontaneous class front into an anti-capitalist class front, welded together by the Socialist Party and the union of the Left sought by the latter. However, the theoretical debate continues as to the exact nature of each component of the class front and of the resultant whole. Having been conceived as part of an analysis which adheres to Marxism and takes account of the new reality, the « class front » concept shares the history of the unitary strategy to which it is linked, from its « invention » by Jean Poperen to its adoption as one of the pillars of the Socialist Party's « identity ». [Revue française de science politique XXVIII (2), avril 1978, pp. 277-295.]
LE FRONT DE CLASSE, par PAUL BACOT Contrairement aux premières apparences, l'expression « front de classe » renvoie à une analyse assez précise et relativement homogène, qu'on peut déceler à travers l'étude des textes fondamentaux du Parti socialiste (motions de congrès, discours de F. Mitterrand, etc.). Le front de classe est constitué par la classe ouvrière et la plupart des couches salariées, auxquelles viennent progressivement se joindre certaines catégories non salariées mais exploitées et dépendantes — en particulier, les paysans travailleurs. Il peut alors trouver des convergences d'intérêt avec les classes moyennes victimes des monopoles, et porter les espoirs des différents groupes dominés ou aliénés du fait de leur sexe, de leur âge, de leur appartenance ethnique... C'est l'évolution du capitalisme qui est à l'origine de cette nouvelle structure sociale, caractérisée avant tout par l'accroissement, la diversité, l'homogénéité et la combativité croissantes du salariat. Il en résulte la possibilité d'un commencement immédiat de passage pacifique au socialisme, à travers la transformation du front de classe spontané en front de classe anticapitaliste, soudé par le PS et l'union de la gauche que celui-ci recherche. Mais le débat théorique reste ouvert quant aux natures exactes de chaque composante du front de classe et de l'ensemble ainsi constitué. Conçu comme élément d'une analyse fidèle au marxisme et tenant compte de la réalité nouvelle, le concept de « front de classe » partage l'histoire de la stratégie unitaire à laquelle il est indissolublement lié, depuis son « invention » par Jean Poperen jusqu'à son adoption comme l'un des piliers de « l'identité » du Parti socialiste. [Revue française de science politique XXVIII (2), avril 1978, pp. 277-295.]
