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Monique Sicard
L'image des attentats du 11 septembre - ou plutôt la part de ces images qui a été diffusée - est souvent présentée aujourd'hui comme ayant donné naissance à un univers médiatique ou « rien ne sera plus comme avant». Mais quelles images au juste? Monique Sicard, qui examine en détail les dispositifs de vision mis en place à cette occasion, les détache de l'illusion du pur spectacle du réel (la « bijection une chose/un signe», écrit-elle) pour analyser le système de mise en visibilité (et en invisibilité) dont ils relèvent. Poursuivant une enquête fondée dans La Fabrique du regard (Odile Jacob, 1998), elle observe le jeu qui s'institue entre la construction de points de vue, la place qu'ils assignent comme en miroir au voyeur et le triomphe d'un certain type d'émotion visuelle, par lequel passent les héros positifs et négatifs de notre paysage imaginaire. Comme Barthes l'avait fait pour les langages des mythologies, elle montre à quel point l'effacement des réelles conditions de production de l'image entretien une capture de notre regard.
