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Le livre d'art constitue un objet complexe, vecteur de culture mais aussi lieu d'expression de conceptions de l'édition et de la médiation. Bernadette Dufrêne en analyse l'histoire à partir de quelques formules emblématiques. Dans les années 1950- 1970 se mettent en place les formules éditoriales d'une nouvelle culture visuelle fondée sur la reproduction en couleur et le dialogue entre texte et image. Une vaste réflexion nourrit ce que Malraux appelle « musée imaginaire » alors que Skira compose le livre-promenade au milieu des tableaux. L'apparition des catalogues documentés et des sommes illustrées des grandes collections favorisera ensuite une combinatoire culture visuelle-culture scientifique. Cependant, la crise de l'édition d'art des années 1990 a bien ses racines dans des dérives sensibles dès l'origine : facilités d'une iconographie proliférante, autoréférence, abandon à l'actualité et confusion de l'offre éditoriale liée aux expositions. Le livre sur l'art gagnera-t-il la bataille de la pensée ? Cet article prolonge une communication prononcée dans le cadre du colloque L'édition en histoire de l'art et en archéologie (Paris, Louvre, 16 mars 2001).
