Les pratiques de médiation des savoirs scientifiques sont souvent abordées, soit du point de vue des transformations que connaissent les savoirs, soit à partir des rapports qu'elles établissent entre « profanes » et « experts ». Cela conduit à présenter la vulgarisation comme une opération marquée par un optimisme qu'évoquent bien les métaphores du dévoilement et de la lumière. L'étude ici présentée (prolongeant, en sciences de la communication, un travail entrepris en maîtrise de sciences de l'éducation) relève d'un point de vue fort différent : elle pose la question de la place occupée dans la vulgarisation par les thématiques liées à la peur. Les thématiques phobiques, qu'elles relèvent d'une peur précise ou d'une angoisse indistincte, occupent une place importante dans la présentation d'une invention comme le laser, témoignant des pouvoirs de l'homme et convoquant facilement le spectre de la destruction. L'étude précise, sur un corpus d'articles, montre à la fois la permanence et la transformation de cette thématique obsédante, voire mythique.