Cet article porte sur les effets de la mondialisation et des mesures accrues de sécurité en termes de droits de la personne, et fait valoir que la démarche traditionnelle à l’égard des droits, tels qu’ils sont exprimés dans des documents comme la Déclaration sur les droits de l’homme, ne convient plus à la réalité d’aujourd’hui, et que le respect des droits, de leur contenu moral, autorité, indivisibilité et commercialisation mérite une refonte. L’auteur suggère une démarche par priorité à l’égard des droits de l’homme reconnaissant que les droits ne sont pas tous égaux, ni indivisibles, qu’ils peuvent porter atteinte et aliéner. En identifiant les priorités, il est possible d’assurer le respect des droits à grande priorité. Les droits à priorité inférieure peuvent alors être écartés lorsqu’il est impossible, pour des raisons de sécurité, de protéger tous les droits de manière égale. Cette hiérarchisation des priorités repose sur l’idée que certains droits, surtout ceux qui sont essentiels à l’existence de personnes en tant qu’agents moralement autonomes, sont plus essentiels que d’autres. L’auteur illustre cet argument en analysant les pratiques en matière d’asile en Grande-Bretagne et les droits des demandeurs d’asile dans ce contexte ainsi qu’en discutant des contraintes sur les droits créés en raison des nouvelles mesures de sécurité mondiales.
This article discusses the effect of globalization and increased security measures on human rights, arguing that the traditional approach to rights, as embodied in documents such as the Universal Declaration of Human Rights, is no longer adequate and requires a re-conception of the standing of rights, their moral content, their authority, in-divisibility and tradability. The author proposes a priority-based approach to human rights that recognizes rights as not equally indivisible, non-derogable and inalienable. Prioritizing rights allows for high-priority rights to be fulfilled and protected while lower priority rights may remain unfulfilled in situations where security concerns make it impossible to fulfill all rights equally. The case for prioritization rests on the idea that some rights, especially those essential to people’s existence as morally autonomous agents, are more essential than other rights. The author illustrates his argument by analysing asylum practices in Great Britain and the rights of asylum seekers in that context, and discussing the constraints on rights created by new security measures worldwide.