During the last decade, in Quebec and elsewhere in Canada, the media have competed to be the first to declare on election nights who will form the next government. Irrespective of whether they predicted that any political party would be able to obtain a majority of seats, these announcements have been made within only a few hours of the polls closing.
These announcements have systematically preceded any public statement by the leaders of the political parties involved. Indeed, the media have developed the unfortunate habit of substituting an entire set of constitutional rules and principles leading to the formation of government by a simplistic heuristic: “The political party that wins the largest number of seats wins the election and has the right to form the next government.” The media present the issue as automatic, merely a matter of arithmetic.
Even if this heuristic works well when a party has won a majority of seats, it is completely inadequate as a statement of the constitutional law and conventions related to the formation of government in our parliamentary system.
This article thus aims to flesh out the Canadian constitutional rules and principles applicable to government formation and illustrate how constitutional considerations come into play in the variety of possible scenarios. A quick reference tool is appended to the text to facilitate consultation of the applicable rules and principles to those different situations
Lors de chacune des élections générales fédérales ou québécoises ayant mené à la formation d’un gouvernement minoritaire au cours de la dernière décennie, les médias se sont fait concurrence pour annoncer en primeur qui allait former le prochain gouvernement, et ce, avant même que l’un ou l’autre chef de partise soit exprimé de quelque façon que ce soit sur les résultats des élections. Les médias ont pris la très fâcheuse habitude de remplacer l’ensemble du corpus de règles et principes constitutionnels applicables à la formation du gouvernement par l’application de la maxime simpliste suivante : « le parti politique ayant fait élire le plus grand nombre de députés a gagné les élections et a droit de former le prochain gouvernement ». Les médias présentent la chose comme s’il s’agissait d’un automatisme, d’une simple question d’arithmétique.
Or, si cette heuristique ne cause pas de diffi cultés particulières lorsqu’un parti politique remporte une majorité de sièges, elle est tout à fait inadéquate pour décrire le droit et les conventions applicables en matière de formation du gouvernement dans notre système parlementaire.
Cet article vise donc à expliciter les règles et principes constitutionnels canadiens applicables à la formation du gouvernement et à illustrer les diff érents facteurs constitutionnels devant entrer en ligne de compte en fonction des divers cas de fi gure possibles. Un aide-mémoire se trouve en annexe du texte de manière à faciliter la consultation de ces règles et principes applicables à ces diverses situations.