My focus in this paper is on the treatment of the Crown by the courts, especially Canadian courts, in judicial review of administrative action. In three areas of administrative law, the Crown has been accorded a special status, distinct from that of statutory bodies: administrative powers, justiciability, and remedies.
In respect of administrative powers, the Crown qua Crown has inherent capacities that are not available to statutory bodies. In respect of prerogative powers, the grounds of judicial review are restricted. In respect of the remedies that courts may grant, these may be more limited when exercises of the prerogative are involved.
In the cases, the special status of the Crown is asserted rather than justifi ed: it is a legal fact in search of a normative justifi cation. The absence of a convincing normative justification for the special status of the Crown in judicial review of administrative action is significant, because the outcome of a case could well turn on whether the power deployed to eff ect a change in an individual’s legal position was exercised by the Crown or by a statutory decision-maker.
My discussion of the three areas leads me to suggest that it should be possible to bring the treatment of the Crown into line with that of other administrative decision-makers without creating serious jurisprudential diffi culties.
Cet article porte sur le traitement de la Couronne par les tribunaux, en particulier les tribunaux canadiens, dans le cadre de la révision judiciaire de mesures administratives. Dans trois domaines du droit administratif, on a accordé un statut spécial à la Couronne, distinct de celui des organismes de droit public : les pouvoirs administratifs, la justiciabilité et les recours.
En ce qui concerne les pouvoirs administratifs, la Couronne en tant que telle jouit de capacités intrinsèques qui ne sont pas disponibles aux organismes de droit public.
En matière de prérogatives, les motifs de la révision judiciaire sont restreints. En ce qui concerne les recours que peuvent accorder les tribunaux, ceux-ci peuvent être plus limités lorsque l’exercice des prérogatives est en cause.
Dans les causes, le statut spécial de la Couronne est affi rmé plutôt que justifi é : il est un fait juridique à la recherche d’une justification normative. L’absence d’une justification normative convaincante du statut spécial de la Couronne dans le cadre de la révision judiciaire de mesures administratives est significative, car le résultat d’une cause pourrait bien dépendre de ce que le pouvoir déployé pour changer la position juridique d’un individu soit exercé par la Couronne ou par une personne habilitée à prendre des décisions statutaires.
Ma discussion de ces trois domaines m’amène à suggérer qu’il devrait être possible de rendre le traitement de la Couronne compatible avec celui d’autres décideurs administratifs sans créer de graves diffi cultés jurisprudentielles.