Marc Henry
The arbitral institution has recently experienced such a degree of turmoil that it seems useful to attempt to theorize on the role and scope of ethics in arbitration. As opposed to the usual deontological approach which appears to reduce ethics to a technical discipline involving the identification of professional standards, we would prefer a teleological approach where ethics are not merely limited to a body of professional rules but aim to identify the fundamental values that should dictate the conduct of those participating in arbitration proceedings. The deontological approach to ethics based on the Anglo-Saxon model has favored the emergence of a soft law system which, while it might seem invasive, nevertheless has the advantage of helping with the decision making process. The teleological approach considers the professional conscience of those involved in arbitration as the source of ethics, which must dictate values adapted to their respective, intrinsic purpose. The deontological approach leads to conflicts of rules which need to be resolved whereas jurisdictional virtues constitute ethics in accordance with the teleological approach (distance, proximity, integrity and reasonableness), and by their very essence, are intended to be universal. These virtues temper one another and interact to inspire the best solution for the arbitrator. A study of ethics in arbitration also supposes that one consider the penalties. A breach of ethics is likely to incur liability for the person responsible for such violation and such a breach may also result in professional disciplinary sanctions. The issue is one of whether arbitrators also have such disciplinary powers. Finally, any damage to reputation, which in the end may prove to be the best sanction for unacceptable conduct, should not be neglected.
L'institution arbitrale a connu récemment des turbulences au point qu'il paraît utile de tenter une théorisation du rôle et de la portée de l'éthique dans l'arbitrage. A l'approche déontologique courante réduisant le concept de l'éthique à une discipline technique d'identification de normes professionnelles, nous préférons une approche téléologique selon laquelle l'éthique ne doit pas être limitée à un corpus de règles professionnelles mais vise à identifier les valeurs fondamentales devant dicter la conduite des acteurs de l'arbitrage. L'approche déontologique courante inspirée du modèle anglo-saxon a favorisé l'émergence d'une soft law qui, si elle peut paraître envahissante, n'en présente pas moins l'intérêt de pouvoir être une aide à la décision. L'approche téléologique situe la source de l'éthique dans la conscience professionnelle des différents acteurs de l'arbitrage qui doit dicter des valeurs adaptées à leur fonction profonde respective. L'approche déontologique conduit à des conflits de normes qu'il faut résoudre alors que les vertus juridictionnelles constituant l'éthique selon l'approche téléologique (distance, proximité, intégrité et mesure) ont par essence vocation à être universelles. Ces vertus se tempèrent les unes par rapport aux autres et interagissent pour inspirer à l'arbitre la meilleure solution. L'étude de l'éthique dans l'arbitrage suppose enfin d'en mesurer les sanctions. Un manquement éthique est susceptible d'engager la responsabilité de son auteur. Un tel manquement peut également relever de sanctions disciplinaires professionnelles. La question se pose de savoir si les arbitres disposent aussi d'un tel pouvoir disciplinaire. Il ne faudra pas enfin négliger l'atteinte à la réputation qui sera peut être finalement la meilleure sanction des comportements déviants.