Andrei Laurentiu
Le moine japonais Dōgen Kigen (1200-1253) voit dans la méditation assise (zazen) l’essence de ce que le sanscrit appelle dhyāna et le japonais zen. La pratique de cette méditation repose sur des règles commandant précisément la manière de s’assoir en vue de «penser au sans penser». On y a souvent vu un amoralisme, un anti-intellectualisme ou un quiétisme. Mais la consigne de ne penser ni au bien ni au mal n’est pas un amoralisme. Penser au sans penser n’est pas un anti-intellectualisme. Il s’agit de surmonter au sein de la pratique toute attitude dualiste à l’égard de soi et du monde, par un véritable exercice spirituel qui implique tout autant le corps que l’esprit.