After the events in Turkey this summer (an attempted coup followed by an enormous wave of repression on the part of the powers that be), the question of how that country fits in with the European Union can no longer be posed in the same terms. The prospect of Ankara joining the EU was already very slim, but in this context and in light of the foreign policy pursued by Turkey’s leaders, it has virtually disappeared. It remains to be decided how the Union will manage its relations with Turkey, a pivotal country between Europe and the East, and an Atlantic Alliance member governed by an Islamic-conservative party. Jean-François Drevet looks to cast light on this question by assessing Turkey’s external relations and foreign policy stance over the last few years. He stresses the difficulties the EU has in conducting discussions with leaders who are untrustworthy and opportunistic and who look increasingly toward Asia, while the security of the European continent has long depended on its Turkish bastion in the East. But if this changed situation is rather disturbing, it also represents a real opportunity for the Union to take stock of its priorities and stand up resolutely for them, without any additional concessions to a country that is becoming less and less of an ally.
Après les événements qui ont marqué la Turquie cet été 2016 (tentative de coup d’État suivie d’une énorme vague de répression de la part des dirigeants au pouvoir), la question de la place à donner à la Turquie au sein de l’Union européenne ne se pose plus dans les mêmes termes. Les perspectives d’adhésion d’Ankara étaient déjà très minces, mais dans ce contexte et compte tenu de la politique étrangère menée par les dirigeants turcs, elles ont quasi disparu. Reste alors à déterminer comment l’Union doit gérer ses relations avec la Turquie, pays charnière entre Europe et Orient, membre de l’Alliance atlantique et dirigé par un parti islamo-conservateur. Jean-François Drevet propose ici d’éclairer cette question en faisant le point sur la situation de la Turquie au regard de ses relations extérieures et de la politique étrangère qui est la sienne depuis quelques années. Il souligne les difficultés qu’il y a, pour l’Union européenne, à discuter avec des dirigeants peu fiables, opportunistes et dont le regard porte de plus en plus vers l’Asie, alors même que la sécurité du continent européen a longtemps reposé sur le rempart turc. Mais si ce changement de donne est quelque peu perturbant, il constitue aussi une réelle occasion pour l’Union de mettre ses priorités au clair et de les défendre fermement, sans concessions supplémentaires à un pays de moins en moins allié.