La Roumanie bénéficia durant la Guerre froide d'une image particulière parmi les démocraties populaires. Elle semblait en effet autonome par rapport à l'URSS. Cependant, elle maintint bel et bien des liens militaires avec le pacte de Varsovie, même si elle tâcha de les limiter. À l'inverse, elle fut aussi la seule dans le bloc de l'Est à adopter une doctrine militaire différente de celle de l'URSS, ainsi qu'à mettre en place des forces adaptées à une guerre asymétrique, à savoir les Gardes patriotiques et les troupes de montagne. Ces unités avaient un rôle militaire, à savoir dissuader Moscou d'envahir la Roumanie, mais aussi politique : convaincre l'Ouest du discours nationaliste employé par le régime, instrumentaliser le patriotisme de la population et, enfin, contrôler celle-ci