Elisabeth Dupoirier
Pour la troisième fois consécutive, la gauche vient de perdre l’élection présidentielle. À partir de deux enquêtes du Panel électoral français 2007 du Cevipof (pré- et post-présidentielles), cet article défend la thèse selon laquelle la défaite de la gauche s’est jouée dès le premier tour en raison des fragilités de l’électorat de la candidate socialiste. Ségolène Royal a réussi dès le 22 avril un redéploiement social réel, mais limité de l’électorat socialiste de 2002. Elle a réuni sur son nom des électeurs unis par une forte identité politique de gauche, mais manifestant par ailleurs une relative tiédeur vis-à-vis des propositions concrètes de campagne de leur candidate, un désenchantement à l’égard de la politique et une confiance limitée dans les chances de victoire de la gauche. Ces fragilités ont bridé la mobilisation de second tour face à un adversaire UMP soutenu par des électeurs plus confiants.