Cet article examine les conditions de régulation des groupes d’intérêt au Parlement européen et à la Commission européenne. Il met en exergue les difficultés d’une codification minimale en ce domaine. Si le Parlement a choisi de mettre en œuvre des normes obligatoires pour tous les groupes d’intérêt, en particulier un registre d’inscription, la Commission s’est en revanche toujours opposée à de telles mesures, prônant l’autorégulation de ces derniers. Le développement du lobbying depuis le début des années 1990, mais surtout la montée de l’euroscepticisme rendent cependant cet enjeu de plus en plus sensible. La place des groupes d’intérêt dans la gouvernance européenne et la collusion supposée entre milieux d’affaires et sphères décisionnelles sont, en effet, au cœur des critiques formulées par le mouvement altereuropéen, incitant récemment la Commission à lancer une « initiative pour la transparence ».