L’article analyse les recompositions de l’action de l’État dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. En prenant le cas de la mise en place des Pôles de recherche et d’enseignement supérieur, il montre que cette réforme est marquée par des évolutions contenues dans les acteurs et les modes d’action sur lesquels elle s’appuie. La réforme est d’abord saisie par une élite professionnelle, constituée de représentants des établissements et de hauts représentants du ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche. C’est ensuite moins en « inventant » de nouveaux modes d’action qu’en étendant et en radicalisant des registres d’action historiquement utilisés que le ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche la conduit. Ces évolutions contenues aboutissent cependant en s’additionnant à des changements significatifs : la mise en place des PRES bouscule les fondements du dispositif français de recherche et d’enseignement supérieur.