Autour d’une posture théorique qui se situe à l’interface de la sociologie politique et de la sociologie urbaine, l’étude consiste à analyser les actions collectives des réfugiés urbains en Afrique centrale en privilégiant l’attention sur le travail de cadrage et d’ajustement des mobilisations à l’environnement humanitaire global dans lequel elles cherchent à s’insérer. Dans un contexte marqué par un dessaisissement politique sur le plan étatique de la question de l’assistance aux réfugiés et par l’émergence du régime international des droits de l’homme comme cadre de production normatif central dans les pays d’accueil d’Afrique centrale, il s’agit ensuite de dégager les conditions d’émergence des « collectifs cosmopolitiques » de réfugiés et leur aptitude à remettre en question le rapport entre droit de l’homme et droit du citoyen dans des espaces urbains où les frontières entre ordre international et ordre interne n’ont jamais été aussi poreuses et indéfinies.