L'objet de l'article est de montrer les difficultés liées à l'accumulation du savoir sur les phénomènes éducatifs et tout particulièrement celles liées à l'analyse de la démocratisation de l'enseignement. L'enjeu de cette réflexion est de conforter la scientificité des résultats dans les sciences de l'éducation et, par là, leur légitimité et leur influence sur l'orientation des politiques éducatives. Les auteurs s'attachent à montrer l'importance de la contextualisation historique des données et le rôle central de la conceptualisation, quant on entend évaluer les transformations structurelles de l'enseignement, ainsi que l'incidence des « techniques » de mesure sur la connaissance du phénomène. Enfin, la question de l'interprétation des données, délicates dans ce domaine comme dans d'autres, est illustrée par l'étude des relations entre politique des ZEP et démocratisation.