Historiquement, le système de formation et d'insertion professionnelle des jeunes Britanniques offre un contraste important avec celui des jeunes Français. Traditionnellement fondé sur l'apprentissage, chevillé au syndicalisme de métiers, ce système débouche sur une insertion précoce des jeunes sur le marché du travail. Au début des années quatre-vingt, l'intervention massive des Pouvoirs publics dans le champ de la formation et de l'insertion professionnelle revêt un caractère nouveau et déterminant.
Sur fond de crise de l'apprentissage et de forte montée du chômage des jeunes, l'action de l'État britannique se situe au confluent, d'une part, des politiques de flexibilisation du marché du travail engagées par les gouvernements conservateurs, d'autre part, d'une refonte complète des institutions de la formation professionnelle. S'il semble possible d'identifier une prise en compte plus significative de la dimension de qualification, la politique en direction des jeunes porte en elle la marque d'une forte tension entre l'objectif de deregulation de la relation salariale et celui de formation de la main-d'oeuvre.
La période récente ouvre sur un bilan critique de cette politique et sur de nouvelles orientations impulsées par le gouvernement de Tony Blair.