La démocratisation de l'enseignement est une question délicate, d'un point de vue méthodologique aussi bien que conceptuel, et ce d'autant plus que des comparaisons internationales sont visées. Faut-il en effet analyser ce processus comme la diffusion d'un bien, ou s'attacher davantage à la compétition entre groupes sociaux qui en régit l'accès ? Les indicateurs retenus ne seront pas les mêmes, ni bien sûr les résultats. Des comparaisons européennes montrent que si la majorité des pays ont choisi de démocratiser l'accès à l'éducation en ouvrant les portes de l'école, moins nombreux sont ceux qui ont tenté d'agir plus directement sur les inégalités qui marquent son fonctionnement. La France a joué avec retard cette carte de l'ouverture, notamment parce qu'ont subsisté longtemps des filières distinctes au sein du collège. Mais elle l'a jouée avec vigueur, notamment ces dernières années, tout en se situant à un niveau d'inégalité plus fort qu'en Grande-Bretagne ou qu'en Suède. Néanmoins, la France serait moins inégali- taire que ce dernier pays, quant à l'accès au Supérieur, précisément du fait de la forte expansion de ce niveau. Mais l'ouverture, voie a priori simple pour démocratiser, n'en pose pas moins un certain nombre de problèmes.