Paul Greeg
Il existe des planchers de salaire dans tous les pays industrialisés, que ce soit sous la forme d¿un salaire minimum national ou de minima négociés par le patronat et les syndicats. Or l¿utilisation de ce type de dispositif fait l¿objet d¿une vive controverse parmi les économistes. Cet article résume brièvement les résultats des études effectuées à ce sujet et s¿efforce d¿éclairer les principaux aspects du problème dans la perspective de l¿action gouvernementale. Bien qu¿un salaire minimum fixé à un niveau modéré semble avoir un effet tout au plus modeste sur l¿emploi global, son existence n¿en pose pas moins plusieurs questions. Premièrement, les groupes de travailleurs vulnérables ne sont-ils pas indûment affectés par ce type de mesure ? Les données dont nous disposons montrent que les jeunes sont à cet égard les plus exposés, mais d¿autres groupes, comme les chômeurs de longue durée, qui s¿efforcent de pénétrer sur le marché du travail ou d¿y revenir sont peut-être également concernés. Il faut se demander aussi, en second lieu, si l¿adoption de salaires minimum plus faibles pour les jeunes peut être utilisée pour améliorer l¿effet assez limité du salaire minimum en termes de redistribution des revenus. Troisièmement, enfin, nous sommes encore loin de savoir qui supporte au bout du compte le coût du salaire minimum. Si celui-ci retombe finalement sur les consommateurs par l¿intermédiaire de hausses des prix, la question se pose alors de savoir qui achète les produits ainsi renchéris. Cette information nous permettrait ensuite d¿évaluer l¿efficacité du salaire minimum en tant que moyen de redistribution des revenus.