Alain Bancaud
Les réformes se font et se défont, ou, tout au moins, se redéfinissent, se réaménagent dans la pratique. L'histoire du Conseil supérieur de la magistrature sous la IVe République (1947-1958), écrite à partir d'archives inédites, révèle ainsi le processus de normalisation, à la fois po-litique, bureaucratique et corporatiste, subi par une institution nova-trice s'attaquant aux rapports traditionnels de dépendance de la jus-tice, comme à l'ensemble de la structure classique de l'État et au sys-tème hiérarchique de représentation du corps judiciaire. Ce processus complexe révèle les forces politiques et bureaucratico-judiciaires en jeu dans un champ judiciaire marqué par l'histoire et la concurrence.