Entre 1831 et 1855, le groupe catholique libéral, mené par le comte de Montalembert, cherche à s�affirmer comme une force politique avec, comme bannière, le mot d�ordre « catholiques d�abord ». Cette prise de parole sur la place publique s�effectue de manière ostensible avec la lutte pour la liberté de l�enseignement secondaire. Toutefois, dès avant, cette dynamique repose sur une action par la presse qui permet l�épanouissement d�un éventail revendicatif plus large. Pour l�historien, il s�avère que cette action révèle et attise les contradictions et les conflits internes de ceux qui ont voulu un temps se dénommer « parti catholique ». Les divergences entre les différents journaux, ainsi que leur caractère souvent éphémère, attestent en effet la fragilité de la cohésion d�un groupe finalement hétérogène. Suivre cette histoire sur vingt-cinq ans, c�est observer les obstacles que rencontre une prise de parole laïque autonome à l�égard des autorités ecclésiastiques, les ambiguïtés des aménagements entre postures confessionnelles et action politique, l�émergence de nouvelles sensibilités religieuses face au monde contemporain