Cette étude analyse le rôle des dimensions socio-professionnelles dans le vote pour l’Union démocratique du centre. À partir d’enquêtes post-électorales Selects concernant les élections nationales suisses de 1999 et 2003, une pluralité d’indicateurs est mise à l’examen. L’analyse montre le poids croissant des dimensions socio-professionnelles dans l’explication. Elle met également au jour le caractère socialement composite et interclassiste du vote UDC : à côté de sa base traditionnelle, constituée d’agriculteurs et de petits indépendants, la part des travailleurs peu qualifiés s’est accrue. Le vote UDC ne s’explique donc plus principalement par les clivages linguistiques, religieux ou d’habitat censés traditionnellement rendre compte du choix électoral en Suisse. Sur le plan méthodologique, l’étude démontre le caractère relatif des indicateurs utilisés dans l’étude des variables « lourdes » du vote.