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Alan C. Cairns
The phrase "multinational Canada" has recently emerged in scholarly analysis, in the report of the Royal Commission on Aboriginal Peoples and elsewhere as a label for a claimed sociological reality that deserves constitutional recognition. Unfortunately, the phrase has acquired a certain legitimacy before its credentials have received the scrutiny that should be accorded all future visions. This article undertakes that task. It concludes that a full-blown "multinational Canada" is conceptually incoherent and has limited utility for policy-makers. Any comprehensive attempt to redesign Canada as a multinational polity would come with a heavy price tag. Most significantly, the civic solidarity we now share with fellow citizens would be replaced by a much weaker solidarity with the members of other nations, now viewed as quasi-strangers. The members of Aboriginal nations would be the major losers. While a full-blown response to multinational Canada would be unwise, a carefully modulated, less ambitious response deserves consideration.
L’expression «Canada multinational» est récemment apparue dans une analyse scientifique, dans le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones et ailleurs comme une étiquette d’une soi-disant réalité sociologique digne d’une reconnaissance constitutionnelle. Malheureusement, l’expression à acquis une certaine légitimité avant même que ses pouvoirs n’aient fait l’objet de l’étude minutieuse qui devrait être accordée à toutes les visions futures. L’article porte justement sur cette tâche. L’auteur conclut que l’expression «Canada multinational» est incohérente du point de vue conceptuel et qu’elle présente peu d’utilité pour les responsables des politiques. Toute tentative générale de revoir le Canada en tant que politie multinationale s’avérerait onéreuse. Tout d’abord, la solidarité civique que nous partageons avec nos concitoyens serait remplacée par une solidarité plus faible avec des membres d’autres nations que nous considérons aujourd’hui comme quasi- étrangères. Les membres des nations autochtones auraient le plus à perdre. Alors qu’une réaction complète à un Canada multinational n’est pas indiquée, une réaction soigneusement modulée et moins audacieuse mérite considération.
